La France est championne de la consommation de volailles en Europe. Une première place acquise en 2021 et confirmée en 2022, devant l’Allemagne et l’Espagne. Chaque Français a consommé plus de 28 kg de volaille en moyenne sur l’année, équivalent à environ
15 poulets. Dans un contexte difficile, la consommation globale (à domicile et hors domicile) de volailles a réussi à se maintenir à -0,4 % en France. Le poulet enregistre même une croissance de consommation exceptionnelle à +4,8 % entre 2021 et 2022 !
Désormais, près de 4 volailles sur 5 consommées dans le pays sont des poulets. Cependant, ils sont aussi 1 sur 2 à être aujourd’hui importés. En effet, touchée par une épizootie d’influenza aviaire sans précédent, concomitante à des coûts de production au plus haut (+50 % en 3 ans pour un poulet standard), la France a vu sa production globale de volailles reculer de -7,6 % sur 1 an et ses importations bondir de +10,6 %. Le marché français a en effet été assailli de nouvelles importations à bas coût, ne répondant pas aux mêmes exigences que la Volaille Française.
Pourtant, les Français le confirment dans une récente enquête[1] : ils attendent bien de la volaille française dans leurs assiettes ! Ils sont même 87 % à s’accorder à dire que le logo Volaille Française, qui garantit des volailles nées, élevées, nourries, abattues et transformées en France, incite à choisir les produits sur lesquels il est apposé (+3 pts vs 2018). 82% pensent également qu'il incite à aller dans les lieux qui l’affichent (+4 pts vs 2018), c’est-à-dire les établissements de restauration, désormais concernés au même titre que les magasins par l’obligation d’afficher l’origine de toutes les viandes.
Les acteurs de la filière se mobilisent donc massivement pour freiner la montée en puissance des importations et ainsi répondre aux attentes des consommateurs en contribuant à la souveraineté alimentaire du pays. L’enjeu : sauvegarder la filière de la Volaille Française et son modèle exemplaire, unique en son genre par sa diversité, tant en termes d’espèces (poulets, dindes, canards, pintades, cailles, pigeons) que de modes de production (standard, certifié, bio, Label Rouge). L’offre française doit pouvoir continuer à couvrir tous les besoins du marché et les moments de consommation, avec une offre large et variée. C’est pourquoi l’Interprofession en appelle au soutien des Pouvoirs publics, tant au niveau français qu’européen, pour l’accompagner dans la reprise de son développement et la sécurisation de sa production.
Les professionnels de la filière viennent de traverser une année de crise continue, avec près de 25 millions d’animaux (toutes filières confondues) touchés par le virus ou le dépeuplement.
Les pertes économiques sont colossales. La filière salue l’engagement de l’Etat pour les indemnisations des éleveurs et de l’ensemble des maillons. Elle alerte cependant sur le fait que même si les dispositifs pour les entreprises de l’aval ont été améliorés cette année (relèvement des taux d’indemnisation et des plafonds), ils ne couvrent pas l’ensemble des pertes. Les impacts sociaux (chômage partiel, départ des salariés, etc.) sont également très importants et doivent être prise en compte dans les dommages subis par la filière. Retrouver des marchés à l’export ou sur le marché intérieur pour certaines entreprises prendra du temps, d’autant plus que les dispositifs d’indemnisation pour la deuxième vague de l’épisode Influenza de 2022, puis de 2023 ne sont pas encore connus.
La filière plaide pour une reconduction des dispositifs de 2021-2022 et attend aussi des signaux forts concernant la prise en charge de la vaccination. La filière canard à rôtir a par ailleurs mené, avec la filière canard gras, des travaux importants concernant le dispositif de repeuplement en canard. En effet, 45 communes ont été identifiées en Pays de la Loire, dans lesquelles les éleveurs ne pourront pas remettre en place de canards jusqu’au 15 mai, à condition bien entendu que cela soit accompagné d’une compensation économique. De même, 30 sites stratégiques pour les filières avicoles (génétique, export, etc.) ont été identifiés et bénéficieront d’une protection spécifique.
Pour affronter cette crise sanitaire historique, les professionnels se sont immédiatement mobilisés et ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités pour agir. Ils ont mis en œuvre de nouvelles mesures de biosécurité et de nouvelles pistes sont en cours d’étude, comme la baisse de la densité dans certaines régions. Aujourd’hui, l’Interprofession estime qu’une stratégie vaccinale doit être déployée rapidement sur les palmipèdes pour freiner efficacement l’Influenza Aviaire. Dans le même temps, elle demande à l’État d’agir pour que la vaccination contre l’influenza aviaire soit adoptée dans toute l’Union européenne, sans différenciation entre États membres, afin d’éviter des distorsions de concurrence qui pourraient nuire aux exportations françaises. Elle demande aussi à l’Etat d’obtenir, en amont de l’élaboration d’une stratégie vaccinale, et à travers la mise en œuvre d’une diplomatie sanitaire, l’ensemble des certificats d’exportations, par espèces, pour le commerce intra et extra-européen.
Face à la montée en puissance des importations, la filière en appelle au soutien du Gouvernement, tant en France qu’en Europe. En effet, l’Union européenne doit cesser d’accorder de nouveaux contingents d’importations à bas coût et intégrer des clauses miroirs aux accords en cours, afin que les volailles proposées sur le marché français répondent à des exigences identiques, à celles imposées aux éleveurs du territoire. L’Interprofession demande également aux Pouvoirs publics de faciliter le dialogue avec les citoyens et de soutenir le développement de la filière afin qu’elle puisse proposer une offre de volailles standards et plein air conforme aux différentes attentes du marché. Par ailleurs, elle sollicite un meilleur contrôle de l’obligation de l’étiquetage de l’origine des volailles en magasin et en restauration ainsi que son élargissement aux produits cuisinés et élaborés. De plus, en matière d’étiquetage, la filière estime que le projet européen relatif aux mentions sur les modes de production, tel que rédigé au mois de janvier, mettait en danger la diversité de la filière française, entraînant la confusion chez les consommateurs. Sur ce point, les professionnels sont néanmoins rassurés par les récentes déclarations de la Commission européenne qui semble désormais s’orienter vers un maintien de la protection des mentions valorisantes concernant les élevages « plein-air » ou « sortant à l’extérieur » tout en permettant d’intégrer plus de flexibilité sur la mention « extensif – élevé à l’intérieur »
La filière avicole sollicite également le Gouvernement pour qu'il s'oppose à des contraintes supplémentaires imposées par l’Union européenne dans des délais irréalistes, sur le bien-être animal ou l’empreinte environnementale, faussant la concurrence à l’international. En effet, les discussion en cours au niveau communautaire concernant la révision du règlement européen sur le bien-être animal ne rassurent pas la filière : les nouvelles exigences qui pourraient voir le jour sur le transport, l’abattage des animaux ou sur l’élevage en lui-même (réduction des densités, etc.) seraient catastrophiques au regard du déficit de compétitivité actuel de la filière, d’autant plus que dans le même temps, de haut responsables européens se disent prêts à conclure l’accord avec le Mercosur, qui mettrait une nouvelle fois encore plus les éleveurs de volailles en concurrence déloyale avec les éleveurs du Brésil.
La filière avicole joue un rôle clé dans l’économie française. Elle compte un total d’environ 14 000 élevages de volailles et 15 000 entreprises liées. Ancrée au cœur des territoires, la filière emploie environ 100 000 professionnels, dont environ 34 000 dans les élevages eux-mêmes. D’après les estimations, un seul élevage génère environ trois emplois locaux et un total d’environ huit emplois en France. La France est le seul pays du monde à avoir maintenu l’élevage d’une large diversité d’espèces de volailles selon plusieurs modes de production, ce qui fait d’elle une exception. Ses élevages de volailles sont des élevages familiaux en polyculture élevage, favorisant l’économie circulaire au sein des territoires. En moyenne, une exploitation française standard compte deux poulaillers, pour une surface totale de 2 300 m² abritant moins de 40 000 volailles. En comparaison, la taille des exploitations dans l’Union européenne est en moyenne trois fois plus grande et davantage encore dans le reste du monde, avec des parcs de bâtiments pouvant réunir jusqu’à 2 millions de volailles dans certains pays comme le Brésil ou la Thaïlande.
Les professionnels de la filière Volaille Française seront présents au Salon International de l’Agriculture du samedi 25 février au dimanche 5 mars (Hall 4 - Allée D - N°141). Durant 9 jours, ils pourront ainsi échanger avec le grand public, les élus, les Pouvoirs publics, etc. Des animations culinaires seront également organisées sur le stand par des Chefs, mettant en avant 6 volailles dans des recettes inédites à déguster : pintade, poulet, caille, dinde, pigeon et canard.
DP ANVOL Conf22fev Val[1] Source : enquête APVF - Association de Promotion de la Volaille Française / OpinionWay 2022
Abonnez-vous à notre newsletter
Les articles récents
Catégorie
Archives
l’actualité dans votre boîte mail
restez informé de toute l’actualité anvol
Navigation
LES CATÉGORIES
Les plus récents