En 2021-2022, la filière volaille française a été victime d’une épizootie d’Influenza Aviaire aussi violente qu’inattendue, tant en matière d’ampleur que de durée. Tous les types d’élevages et toutes les espèces ont été concernés. En effet, après le sud-ouest lourdement touché dès l’automne 2021, le virus s’est propagé fin février 2022 pour la première fois aux Pays de la Loire, zone stratégique pour la production, abritant la plupart des reproducteurs et des « petites espèces » de la filière. Fin 2022 - début 2023, la région a subi un nouvel épisode, suivie du Sud-Ouest où se concentrent un grand nombre de volailles festives, comme les chapons, les poulardes, les dindes, etc. Sur la saison 2021-2022, 1 400 foyers ont été identifiés et 25 millions de volailles touchées. Sur la saison 2022-2023, 402 élevages et 3 à 4 millions d’animaux supplémentaires ont été concernés.
Si les professionnels et l’État ont pu agir avec plus de réactivité, la filière a été de nouveau très fragilisée. La situation est désormais stabilisée depuis le début de l’été dans les élevages, mais des cas subsistent dans l’avifaune, suscitant une extrême vigilance de la part des professionnels.
Bon à savoir : deuxième région productrice de volailles du pays (23 % de la production nationale de poulet et de dinde, 60 % pour le canard à rôtir, 63 % pour la pintade…), les Pays de la Loire concentrent le nombre le plus important de sélectionneurs, d’élevages de reproducteurs et de couvoirs, indispensables pour fournir les élevages en poussins et canetons dans toute la France et à l’international.
De nouvelles conséquences de l’influenza aviaire sont à prévoir sur 2023. En 2022, la production de volailles a globalement diminué en France de -7,6 % par rapport à 2021 en raison de l’épizootie et le repli devrait se poursuivre en 2023, avec un recul prévu de -3,1 % vs 2022.
Alors que la production est en recul de -5,8 % sur les 5 premiers mois 2023 vs 5 mois 2022, les mises en place des volailles pour le reste de l’année sont également en repli. Ces dernières sont en retard de -2,8 % pour l’ensemble des volailles ; -13 % pour les dindonneaux et -2,8 % pour les poulets. En revanche, elles ont progressé pour les pintadeaux (+1,3%) et les canetons (+6,4 %) mais elles ne permettent pas à ces deux filières de retrouver leur niveau d’avant crise : les mises en place de pintades sur les 5 premiers mois de 2023 sont 25 % inférieures à celles des 5 premiers mois de 2019, et celles en canards à rôtir sont inférieures de 35 % à celles des 5 premiers mois de 2019.
Le poulet représente désormais 75 % des volailles élevées en France, contre encore 70 % en 2021. Les canards et les dindes voient leurs parts se réduire. Et, même si la part de la pintade augmente en 2022, il ne s’agit que d’une augmentation toute relative car, en valeur absolue, elle a perdu 25 % de ses volumes.
(Source : ITAVI d’après Synalaf)
En 2022, les mises en place de poulets bio et Label Rouge ont davantage reculé que la moyenne des poulets dans leur globalité. En effet, alors que les mises en place de poulets enregistraient un repli de l’ordre de -4,2 % sur 1 an, les poulets bio étaient à -25 % et les poulets Label Rouge à -9 %.
Sur 6 mois 2023 vs 6 mois 2022, les mises en place se stabilisent pour le Label Rouge tandis que le poulet bio poursuit son repli à -9 % (-36 % par rapport au 6 premier mois de 2021). Une tendance qui suit la consommation. Les achats des ménages en magasins sont en effet en légère baisse de -1,2 % sur 6 mois 2023 vs 6 mois 2022 pour le poulet entier Label Rouge et en baisse de -6,9 % sur les découpes Label Rouge. En bio, les ventes de poulets entiers sont en baisse de -12 % sur 6 mois et les ventes de découpes de -18,1 % pour les découpes. (Source : ITAVI d’après Kantar World Panel pour France Agrimer).
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