Les premiers chiffres de l’année 2023 sont éloquents : ils confirment l’enthousiasme des Français pour les volailles. La France se maintient ainsi à sa place de championne européenne de la consommation acquise en 2021, devant l’Allemagne et l’Espagne !
Sur les 5 premiers mois de l’année 2023, la consommation (achats des ménages + consommation hors domicile) de volailles en France augmente de +1,4 % par rapport à la même période en 2022. Une hausse notamment entraînée par la reprise de la restauration tandis que les ventes en magasins se stabilisent à -0,4 % sur 6 mois 2023 vs 6 mois 2022. La croissance est essentiellement due au succès des poulets, dont la consommation globale a progressé de +4,2 % sur 5 mois.
Après une période de deux ans marqués par l’influenza aviaire, qui a touché près de 30 millions de volailles de chair de 2021 à mi-2023, les professionnels français sont désormais en ordre de marche pour redémarrer la filière et répondre à la demande dynamique des consommateurs.
Si le poulet semble sur les rails de la relance, la situation est plus compliquée pour les autres espèces, davantage ébranlées par l’épizootie, comme les dindes, les pintades et les canards à rôtir. L’Interprofession en appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour mettre en avant ces espèces et demande notamment aux autorités d’agir en France et en Europe pour lutter contre l’afflux d’importations à bas coûts. Elle appelle les consommateurs à privilégier la Volaille Française tout en profitant de sa diversité unique au monde, tant en termes d’espèces (poulets, dindes, canards, pintades, cailles, pigeons) que de modes de production (standard, certifié, bio, Label Rouge).
Pour assurer la pérennité de ce modèle d’exception, les professionnels poursuivent en parallèle leurs avancées en matière de bien-être animal pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés en 2020 dans le cadre du Pacte Ambition 2025. A mi-parcours, l’Interprofession a lancé une grande enquête pour objectiver les avancées. Les premiers résultats devraient être disponibles début 2024.
Pour lutter contre l’influenza aviaire en complément des mesures de biosécurité, l’Interprofession ANVOL a activement participé aux travaux sur la vaccination des palmipèdes qui entrera en vigueur le 1er octobre prochain : une initiative qui ne doit pas handicaper les exportations de la filière. De forts engagements ont été pris par les professionnels et l’Interprofession compte sur l’engagement de tous les acteurs pour mener cette campagne de vaccination décisive. Dans 45 communes identifiées à fort risque de diffusion dans la région des Pays de la Loire, les professionnels de la filière canards à rôtir ont notamment stoppé les nouvelles mises en place dans leurs élevages depuis le début du mois de juillet. Elles ne reprendront qu’au 1er octobre, avec l’arrivée des premiers canetons vaccinés. Au total, 62 millions de canards à rôtir et à Foie Gras devraient être concernés par la campagne de vaccination sur 1 an pour un coût de plus de 90 millions d’euros, dont 15 % pris en charge par les professionnels des filières canards à rôtir et à Foie Gras.
Les Français se disent très attachés à l’origine française de leurs produits et ils sont même 87 % à considérer que le logo Volaille Française, qui garantit des volailles nées, élevées, nourries, abattues et transformées en France, incite à choisir les produits sur lesquels il est apposé (+3 pts vs 2018)[1]. Pourtant, les volumes de volailles importés en France continuent de progresser : +10,3 % en 2022 vs 2021 et +5,7 % sur le 1er semestre 2023 vs 1er semestre 2022. En 2022, 43 % des volailles consommées en France ont été importées et 45,2 % sur les 6 premiers mois 2023. Le marché français est ainsi assailli d’importations à bas coût, ne répondant pas aux mêmes exigences réglementaires et sanitaires que la Volaille Française. La lutte contre ce phénomène est donc prioritaire. C’est pourquoi la filière demande l’appui des pouvoirs publics, tant au niveau français qu’européen, pour l’accompagner dans la reprise de son développement et la sécurisation de sa production. De plus, elle en appelle à la responsabilité de chacun pour faire le choix de la Volaille Française.
L’Interprofession demande également aux autorités d’agir pour lui laisser des délais suffisants afin de poursuivre ses avancées, en particulier en matière de bien-être animal, dans des conditions économiquement viables alors qu’elle redémarre à peine après avoir subi une épizootie d’influenza a aviaire d’une violence inédite. Les pertes économiques pour la seule saison 2021-2021 s’élèvent à près de 500 millions d’euros avec 1 400 foyers concernés, auxquels il faut ajouter 402nouveaux foyers sur 2022-2023, dont les conséquences en termes de pertes économique sont en cours de chiffrage. Ainsi, afin d’éviter d’accentuer le phénomène de distorsion de concurrence avec les pays tiers, la filière Volaille Française demande le maintien des normes européennes actuelles en matière de bien-être animal et d’environnement (directive IED) pour les élevages. L’Interprofession n’a en effet pas besoin de contraintes supplémentaires alors qu’elle s’attache à se remettre en ordre de marche pour contribuer à la souveraineté alimentaire du pays et renforcer ses bonnes pratiques afin de répondre à toutes les attentes du marché. Depuis 2020, elle avance ainsi progressivement vers les objectifs ambitieux qu’elle s’est volontairement fixés à travers son Pacte Ambition 2025, concernant en particulier la diminution drastique de l’utilisation des antibiotiques, l’accès à la lumière naturelle dans les poulaillers, les audits en matière de bien-être animal, de biosécurité, … les approvisionnements en matières premières françaises et en matières importées durables (zéro déforestation) ou encore le maintien des élevages familiaux.
La filière avicole française compte un total d’environ 14 000 élevages de volailles (dont 5400 en Label Rouge et près de 1 100 en bio) ; et 15 000 entreprises liées. Ancrée au cœur des territoires, elle emploie 100 000 professionnels, dont environ 34 000 dans les élevages eux-mêmes. D’après les estimations, un seul élevage génère environ trois emplois locaux et huit emplois dans le pays. La France est le seul pays du monde à avoir maintenu l’élevage d’une large diversité d’espèces de volailles (poulet, dinde, canard, pintade, pigeon, caille, etc.) selon plusieurs modes de production : standard, certifié, label rouge, Bio, ce qui fait d’elle une exception. Ses élevages de volailles sont des activités familiales en polyculture élevage, favorisant l’économie circulaire au sein des territoires. En moyenne, une exploitation française standard compte deux poulaillers, pour une surface totale de 2 300 m² abritant moins de 40 000 volailles. En Label, une exploitation compte en moyenne 3,2 poulaillers, pour une surface totale de 1280 m2 abritant 14 080 volailles. En comparaison, la taille des exploitations dans l’Union européenne est en moyenne trois fois plus grande et davantage encore dans le reste du monde, avec des parcs de bâtiments pouvant réunir jusqu’à 2 millions de volailles dans certains pays comme l’Ukraine ou la Thaïlande.
DP SEPTEMBRE2023 ANVOL Val
[1] Source : enquête APVF - Association de Promotion de la Volaille Française / OpinionWay 2022
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