L’année 2021 s’inscrit dans un retour à un schéma pré-covid pour le marché des volailles en France. Après une année 2020 atypique, marquée par une hausse spectaculaire de la consommation des volailles à domicile en raison des confinements et des restrictions pour la restauration, le marché global des volailles[1] se stabilise à +0,2 % en volume sur les 6 premiers mois, comparé à la même période en 2020[2]. Et, alors que 2020 avait vu les ventes pour la consommation à domicile bondir de +9,3 % en volume, elles enregistrent logiquement un recul à -4,7 % sur le 1er semestre 2021 vs le 1er semestre 2020. Cependant, en comparaison avec l’avant-crise, elles sont en hausse de +5,9 % par rapport au 1er semestre 2019, avec une pointe à +8,8 % pour les poulets, confirmant le goût des Français pour ces volailles.[3]
Mais ce développement du marché est assombri par le poids croissant des importations : 46 % des poulets consommés en France ont été importés au 1er semestre 2021. C’est pourquoi la filière des volailles françaises, qui poursuit ses engagements dans le cadre de son Pacte Ambition 2025, a décidé de lancer un manifeste pour appeler à une mobilisation générale en faveur du soutien des élevages de volailles en France. En effet, lorsqu’il s’agit d’installer de nouveaux poulaillers ou de les transformer, les éleveurs sont souvent confrontés à de nombreuses oppositions locales, quels que soient leurs modes de production : standard, Label Rouge ou bio.
Il s’agit donc aujourd’hui de renforcer la mise en avant du savoir-faire français et de le valoriser en continuant à travailler collectivement avec les distributeurs, restaurateurs et transformateurs. Au-delà, ce sont tous les acteurs de la société française qui ont également un rôle à jouer : depuis les pouvoirs publics jusqu’aux consommateurs-citoyens. Chacun a une place à tenir pour encourager les 100 000 professionnels de la filière, dont 34 000 dans les élevages, qui consacrent tous les jours sur le terrain du temps et de l’énergie pour fournir les meilleures volailles au plus grand nombre.
Leur travail est reconnu des Français, qui expriment leur envie de savourer des volailles françaises : déjà, avant la crise, ils étaient près de 9 sur 10 (89 %) en 2019[4]. Pour lutter contre les importations, il est aujourd’hui indispensable, notamment en vue du renouvellement des générations, que la filière puisse procéder aux rénovations et aux constructions de poulaillers qui s’imposent, que ce soit pour les élevages standards, bio ou Label Rouge.
Il s’agit de préserver le modèle de la filière française et d’assurer la souveraineté alimentaire du pays, alors que le secteur est aujourd’hui confronté à une flambée des coûts de matières premières et doit affronter la chute de production dans le Sud-Ouest, liée à l’épizootie d’influenza aviaire de l’hiver dernier.
La filière des Volailles Françaises a réussi à construire un modèle exemplaire unique au monde. Elle se distingue aujourd’hui tant par la diversité de ses espèces (poulets, dindes, pintades, canards, pigeons, cailles) que par ses modes d’élevages (standard, standard +, bio, Label Rouge). Une spécificité bien française qui, pour perdurer, a besoin du soutien de tous.
À travers le Pacte Ambition 2025, les professionnels de la filière sont largement mobilisés pour répondre aux nouvelles attentes sociétales, en faisant progresser leurs bonnes pratiques dans les élevages standards et en développant les élevages bio et Label Rouge. La filière française est n°1 des élevages en extérieur en Europe avec 20 % de volailles élevées en plein air, contre maximum 5 % dans les pays voisins. Les professionnels ont également diminué drastiquement l’utilisation des antibiotiques de plus de 60 % depuis 2011, mis en place des audits sur leurs bonnes pratiques en matière de bien-être animal, de préservation de l’environnement, de biosécurité, de droit du travail… Pour toujours mieux répondre aux attentes des consommateurs et quand cela est possible d'un point de vue économique, plus de 30 % des éleveurs standards ont déjà équipé leurs poulaillers de fenêtres ou de jardins d’hiver pour donner un accès à leurs animaux à la lumière extérieure.
Alors que le marché des poulets est confronté à l’augmentation des importations, la filière doit également faire face à d’autres défis : notamment la hausse du coût de production et les répercussions de l’épizootie d’influenza aviaire.
Depuis le début de l’année, l’indice ITAVI, qui mesure le coût de l’aliment des volailles, est en constante augmentation. Il traduit une hausse du coût de l’aliment de plus de 25 % depuis le début de l’année 2021 par rapport à 2020, avec des pointes à plus de 30 % cet été par rapport à l’été passé. Et, d’après les prévisions, cette hausse ne devrait pas s’interrompre dans les prochains mois. Ces hausses ont de fortes répercussions sur l’activité des éleveurs puisque l’alimentation peut peser jusqu’à 65 % du coût total de la production d’une volaille.
Par ailleurs, la filière est victime d’une importante chute de sa production, qui concerne notamment les volailles Label Rouge. Majoritairement élevées dans le Sud-Ouest, elles subissent en effet les répercussions de l’épisode d’influenza aviaire qui a durement touché la région cet hiver. La production de volailles dans le Sud-Ouest a ainsi enregistré un recul de l’ordre de- 30 % de janvier à mai par rapport à la même période en 2020.
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[1] Restauration Hors Domicile + Consommation à domicile
[2] Source : Itavi d’après, SSP, douanes et Kantar WorldPanel pour France Agrimer
[3] Kantar WorldPanel pour France Agrimer
[4] Enquête APVF - OpinionWay 2019.
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